130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

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Paradis noirs, Pierre Jourde

J’aurais pu commencer bien plus tôt à lire Pierre Jourde, auteur reconnu mais demeuré en marge des spotlights parisiens, partageant avec son ami et ex-éditeur Eric Naulleau un regard acéré sur la littérature contemporaine, blogueur émérite, styliste reconnu, et amateur de boxe, de bouquins à estomac et d’une certaine idée de la République. Il y a cependant des livres et des auteurs qui se méritent, parce qu’ils exigent du lecteur un peu de kilométrage. C’est le cas de Paradis Noirs, publié en 2009.

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Au 10 rue Nicolas Appert

Au 10 rue Nicolas Appert se dresse l’immeuble le plus hideux d’une voie fort laide, à l’exception du jumeau également disgracieux qui lui fait face. Sur une centaine de mètres hétéroclites, dont un rare tronçon piétonnier, se jouxtent du béton-bois contemporain, des rappels de la reconstruction havraise, du grand standing défraîchi façon 70s, et la tranche d’un bâtiment couverte d’une fresque vaguement surréaliste en hommage à des auteurs de théâtre fameux, de Sophocle à Michel Rio.

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God save the Gipsy King

Deux champions s’affrontent, et restent invaincus. Cette incongruité n’étonnera pas les amateurs de boxe, habitués à des scénarios toujours plus alambiqués. La nuit dernière, à Los Angeles, le champion WBC des poids lourds Deontay Wilder a fait match nul avec l’Anglais Tyson Fury, détenteur du titre linéal de la catégorie. La dispersion des pointages des trois juges (115-111 Wilder, 114-112 Fury, 113-113) évoque un combat difficile à scorer, et qui n’échappe pas aux controverses d’usage. Pour l’essentiel, les fans récusent un arbitrage à la maison qui aurait indûment favorisé le champion américain, à l’image du nul étrange accordé voici 19 ans à Evander Holyfield contre le britannique Lennox Lewis. Ce dernier, pourtant peu suspect de sympathie excessive envers son compatriote, ne décolérait pas après l’annonce du résultat d’hier.

Un peu de recul s’impose ici : à l’image du premier combat entre Saul Alvarez et Gennady Golovkin, ce résultat n’est pas un scandale si l’on part du principe que les débats furent plutôt serrés...

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À nos morts virtuels

C’est la deuxième fois – et dans doute pas la seconde – que j’apprends le décès d’un ami virtuel, que je n’aurai donc jamais croisé dans la vraie vie – « IRL » pour « in real life », comme disent les anglo-saxons. Quiconque s’implique un minimum dans des discussions en ligne sait à quel point une connaissance d’internet peut disparaître d’un claquement de doigts, qu’elle se soit juste lassée, décide qu’elle y passe trop de temps, ou finisse bannie par un modérateur pour toute sorte d’entorse au règlement. Nul faire-part, dans la plupart des cas, même si certains font preuve d’une amusante théâtralité en annonçant leur départ.

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Ali : une vie, Jonathan Eig

Le premier des critères permettant d’évaluer l’intérêt d’une biographie est son sujet lui-même, qu’il en vaille ou non la peine. À ce titre, Ali : une vie, de Jonathan Eig, est fondé sur une prise de risque modérée. On parle ici de LA figure sportive écrasante du vingtième siècle, et probablement du plus grand poids lourd de l’Histoire de la boxe, que ses héritages pugilistique, politique et sociétal rendent à nul doute « plus grand que la vie », selon l’hyperbole américaine d’usage. Va pour le sujet, donc.