130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

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Missing : New York, Don Winslow

Don Winslow est complètement graphomane. Depuis bientôt vingt-cinq ans qu’il enchaîne les bestsellers, certains livres de celui qui concède son incapacité à ne pas écrire plus de cinq jours de rang ne sont même pas publiés aux États-Unis. Sans doute son éditeur a-t-il choisi de ne pas disperser la marque qu’est devenue le nom de Don Winslow sur le marché américain. J’ai dit ici tout le bien que je pensais de La griffe du chien et sa suite Cartel, consacrés au trafic de stupéfiants le long du Rio Grande, et je compte les jours jusqu’à la parution de la traduction de l’épisode final, opportunément intitulé The border. Missing : New York est un polar moins ambitieux que ces trois-là, en même temps que le démarrage d’une nouvelle série attachée au personnage de Frank Decker.

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Irrécupérable, Lenny Bruce

L’an passé, Tristram a fait l’actualité de l’édition française en publiant une nouvelle traduction de L’île au trésor, et compte aussi dans son catalogue les chefs-d’oeuvre de Mark Twain. Mais la maison gersoise doit moins ma gratitude aux grands classiques américains qu’à ses perles sur la boxe – Fat city de Leonard Gardner, De la boxe de Joyce Carol Oates – ou à son goût pour les trésors de la contre-culture des années 60. Parmi ces derniers, l’essentiel des Gonzo Papers de l’inestimable Hunter S. Thompson, les poubelles d’Hollywood obligeamment fouillées par Kenneth Anger, les papiers sous acide du critique rock Lester Bangs, ou la toute première version française de l’autobiographie du comique Lenny Bruce, Irrécupérable.

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Eureka Street, Robert McLiam Wilson

Les détracteurs d’Hunter S. Thompson sentent l’eau de cuisson des Knackis et font mal l’amour. C’est en tout cas la façon dont je me les figurais dans un passé récent. Robert McLiam Wilson, dans l’un de ses papiers pour Charlie Hebdo, a laissé entendre qu’il n’aimait pas Hunter S. Thompson, ce dont j’avais déduit, presque désolé pour lui, que ses odeurs corporelles comme sa réputation d’amant devaient lui porter un sérieux préjudice. Seulement voilà : il a aussi écrit Eureka Street. Un de ces rares bouquins qui, une fois refermés, laissent imaginer leur auteur échevelé s’exclamer, tel un docteur Frankenstein à la fois fier et dépassé par la portée de sa création : « It’s alive ! It’s alive ! » Peut-être Robert McLiam Wilson est-il, après tout, une exception dans le triste cheptel des Thompsonophobes : on imagine mal pareil miracle pondu par un mal-baisant à l’épiderme qui pue le rance.

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Le Cherokee, Richard Morgiève

Laurent Chalumeau a le bon goût de dispenser ses conseils de lecture sur Facebook. C’est ciselé, et c’est Chalumeau, alors on lit et on prend des notes. Et quand le daron dit du bien d’un roman noir qui parle des States, là, c’est pas bien compliqué : on achète le bouquin. En l’occurrence, j’ai couru chercher Le Cherokee, de Richard Morgiève. Ça sonne français, Morgiève, parce que le monsieur l’est. Mais il doit avoir de la sauce A1 dans les veines, parce que son livre est plus ricain qu’un fumoir à viande qui aurait voté Trump. Au point, comme le dit Chalumeau, d’être écrit dans ce qui semble parfois être une approximative – donc subtile – traduction de l’anglais au français. Vous suivez ?

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Grâce à Dieu, François Ozon

Grâce à Dieu ou d’autres que lui, certains films sur de justes causes, que l’on a envie de soutenir, se défendent fort bien tout seuls. C’est le cas du dernier opus de François Ozon. Il emprunte à la tradition américaine de la « fiction d’actualité brûlante » pour aborder deux affaires judiciaires en cours : les faits d’agression sexuelle sur mineurs, des décennies durant, du Père Preynat, que l’intéressé n’a jamais niés, et leur non-dénonciation par l’Eglise, dont le désormais célèbre cardinal Barbarin.