130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

En cours de lecture

New Iberia blues, James Lee Burke

Voici un an, je vous faisais part de ma délectation de lecteur assidu de James Lee Burke une fois refermé le 21eme tome de la saga de Dave Robicheaux, alter ego policier de l’auteur et son protagoniste le plus attachant, avec la satisfaction de savoir entamée la traduction de l’épisode suivant. Alors que je viens d’achever la lecture de New Iberia blues, l’exact même papier ferait presque l’affaire, et la version française d’A private cathedral devrait égayer la rentrée de janvier prochain...

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La classe et les vertus, Frédéric Roux

J’ai beau l’avoir découvert voici très peu de temps, Frédéric Roux m’inspire assez de sympathie pour arriver à ne même pas le jalouser. La faute à sa gentillesse, sans doute, de celles qui vous font chiader vos réponses aux questions d’un blogueur au lectorat étique. Pire, le fait qu’il ait signé LE livre que j’aurais voulu écrire ne m’inspire pas la moindre acrimonie. Pensez donc : un bouquin sur un combat de boxe qui m’obsède, écrit comme on fignole une dentelle au fuseau en écoutant des perles de Tamla Motown, et dont la quatrième de couverture atteste que même Augustin Trapenard en a dit du bien dans Elle – NB : qu’il dise du bien de quoi que ce soit ne relève pas tout à fait du scoop, mais qu’il ait lu ce texte-là, oui...

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L'Esclave libre, Robert Penn Warren

L’année 2020 aura vu l’éditeur américain Walker books refuser la traduction d’Alma – Le vent se lève, du Français Timothée de Fombelle, au motif que ce dernier y aborde le thème de l’esclavage de sa propre perspective d’homme blanc, soit un flagrant délit d’appropriation culturelle insupportable aux yeux de certains. Qui pis est, en adoptant le point de vue doublement étranger d’une petite fille africaine. Considérant notre propension à intégrer toujours plus vite les nouveaux dogmes culturels venus d’Outre-Atlantique, gageons qu’une prochaine réédition française de L’Esclave libre, de Robert Penn Warren, reste passablement hypothétique. D’un profil comparable à celui de Fombelle, le triple prix Pulitzer y adopta en effet une démarche assez similaire, visant cette fois un public adulte. Le forfait date déjà de 1955, mais le propre de la cancel culture contemporaine est de réfuter l’idée même de prescription.

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404, Sabri Louatah

404, ce fut l’archétype de la Peugeot robuste et bon marché, si prisée des immigrés de première et deuxième génération d’après la Décolonisation. Comme beaucoup, le père de Kader a fait durer la sienne plusieurs vies, jusqu’à pouvoir aider son fiston à déménager de Lyon au début des années 2000. À fuir, plutôt, chassé par une obscure rumeur de viol sur la personne d’une camarade de prépa. Au Lycée du Parc, il a croisé Allia, première en tout même en gym. Allia, la sculpturale Marianne au teint cuivré, parfaite incarnation de la méritocratie républicaine, déteste les injustices qui frappent ceux qui lui ressemblent et ira à Polytechnique sans que s’éteigne la colère en elle. Elle a soutenu Kader envers et contre tout, malgré son indéfectible assurance de petit con. Dans son ombre majestueuse, il y avait Ali, un de ces ternes camarades de classe dont on bute sur le nom cinq ans après, éperdument amoureux d’elle. Le roman est narré de son point de vue.

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Entretien avec Frédéric Roux, auteur de Lève ton gauche ! et Comptés debout

Ceux qui ont lu le billet consacré au dyptique Lève ton gauche ! et Comptés debout, publié chez l’Arbre vengeur, se rappellent l’enthousiasme suscité ici par son auteur Frédéric Roux. Respecté par ceux qui savent, peu friand des spotlights, il fait partie des rares écrivains français à s’être colletés avec ambition, persévérence et compétence au Noble Art. Une inclinaison qui lui valut notamment de décrocher le Prix France Culture-Télérama 2013 pour Alias Ali, imposante compilation de témoignages et citations rééls ou fictionnels sur le Greatest. Son oeuvre dépasse de loin le cadre strict de la littérature pugilistique – d’ailleurs, la boxe constitue pour lui « un vecteur pour parler du reste » -, comme l’illustrent entre autres Le désir de guerre, démontage en règle de notre mémoire sélective de la (pas si) Grande Guerre, ou un Éloge du mauvais goût au titre savoureusement explicite.