404, ce fut l’archétype de la Peugeot robuste et bon marché, si prisée des immigrés de première et deuxième génération d’après la Décolonisation. Comme beaucoup, le père de Kader a fait durer la sienne plusieurs vies, jusqu’à pouvoir aider son fiston à déménager de Lyon au début des années 2000. À fuir, plutôt, chassé par une obscure rumeur de viol sur la personne d’une camarade de prépa. Au Lycée du Parc, il a croisé Allia, première en tout même en gym. Allia, la sculpturale Marianne au teint cuivré, parfaite incarnation de la méritocratie républicaine, déteste les injustices qui frappent ceux qui lui ressemblent et ira à Polytechnique sans que s’éteigne la colère en elle. Elle a soutenu Kader envers et contre tout, malgré son indéfectible assurance de petit con. Dans son ombre majestueuse, il y avait Ali, un de ces ternes camarades de classe dont on bute sur le nom cinq ans après, éperdument amoureux d’elle. Le roman est narré de son point de vue.