130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

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Entretien avec Colum McCann, auteur d'Apeirogon

L’histoire débute par une commande, celle d’un papier d’une page sur Apeirogon, de Colum McCann, pour le numéro de décembre-janvier de Lire Magazine Littéraire consacré aux 100 livres de l’année 2020. L’article doit dresser le portrait de l’auteur au travers de ce dernier texte, et comporter des « propos rapportés ». Aussi me creusé-je la tête pour trouver la poignée de questions qui lui inspireraient mieux qu’un soupir de lassitude. J’avais sous-estimé cette vérité pas si incongrue : les écrivains aiment écrire. Et Colum McCann, comme ce qui suit le confirme, attache une importance particulière au lectorat hexagonal. Aussi m’honore-t-il de réponses érudites, longues et profondes… dont je suis condamné à ne conserver que des bribes dans ma prose. Imaginez ma frustration.

J’encourage ceux qui souhaiteront en savoir plus sur l’homme derrière Apeirogon à lire l’article en question – et le reste du magazine avec, il en vaut la peine. Reste que, par les grâces conjointes de la direction de la rédaction et des éditions Belfond, me voici autorisé à diffuser la tradution intégrale des réponses de Colum McCann. Qu’ils en soient remerciés ainsi que l’auteur, récompensé depuis par un Prix 2020 du Meilleur Livre Étranger amplement mérité...

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Le boxeur, Jim Tully

Trop souvent, la pédagogie s’avère l’ennemie de la bonne littérature. À truffer son récit de cas d’écoles, archétypes et références obligées, on risque une balourdise extrême, et une intrigue sacrifiée au gré de tours et détours forcés. L’écrivain de talent, lui, vous apprendra quantité de choses sans oublier l’histoire qu’il veut vous raconter ; c’est à son service qu’il saura mettre l’abondant matériau qu’il brûle de partager. Ancien boxeur de bon niveau, Jim Tully est de ceux-là. Élémentaire, le titre du roman dit tout de son ambition : raconter la trajectoire d’un pugiliste lors du premier âge d’or de la boxe, celui des années 20 ou Roaring Twenties. Une ère où la bourgeoisie WASP des États-Unis, euphorisée par la croissance frénétique de l’Après-guerre, s’encanailla au bord des rings, innondant un sport aux moeurs interlopes, prisé des immigrés pauvres, de billets verts et d’une attention médiatique à l’avenant. De quoi promettre un destin inespéré à tout hobo – ou vagabond – qui saurait quoi faire de ses poings… et échapperait à pas mal d’embûches.

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Hemlock, Gabrielle Wittkop

Au huitième jour, afin que les écrivains français puissent affronter leurs pires angoisses et y trouver matière à publier des livres, Dieu créa l’autofiction. Jouissant d’une place de choix sur les tables de nos librairies, elle est l’aboutissement d’un processus créatif d’ambition variable, qui lui vaut souvent les ricanements des moins indulgents de nos critiques littéraires – sans que son succès public en soit forcément affecté pour autant. Est-ce à dire que, revenant par essence à de mornes tours de nombril à peine mis en scène, l’autofiction commencerait là où disparaît le souffle romanesque ? Gardons-nous d’un jugement aussi définitif, tant le traitement littéraire de certains épisodes traumatiques peut relever du chef d’oeuvre, pour peu que l’on ait affaire à d’authentiques alchimistes de l’écriture. Ainsi, Gabrielle Wittkop.

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Mes fous, Jean-Pierre Martin

Sandor Novick voit des fous partout, et ils le lui rendent bien. Il les attire.

L’aimbable quinquagénaire ne peut se promener dans Lyon sans que plusieurs de ceux qu’il nomme « les corps errants » viennent lui faire un brin de causette déjantée. Dédé commente la météo, Laetitia partage ses visions délirantes, les inséparables nagent dans le couloir d’à côté en se tenant à la même planche, le harki déblatère sur la politique posté sur un pont, la marcheuse rumine des idées noires, la dame en rose… s’habille en rose. Pour chacun, Sandor fait une victime bien consentante : son docteur lui a diagnostiqué un excès d’empathie, pour lequel un arrêt de travail lui est carrément prescrit. Comme on le devine aux échanges avec Mathias, son jovial Directeur des Ressources Humaines, il est cadre dans une grande entreprise empreinte d’une novlangue et de principes managériaux bien de leur temps. À force d’aider son prochain à porter sa croix psychique, la mélancolie qui envahit Sandor s’avère peu compatible avec un tel monde de positivité forcée.

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Boxe around the clock

Comment se retrouver bourré d’adrénaline à 5 du mat’ après le KO de l’année, alors qu’on comptait jeter un oeil rapide sur Usyk vs Chisora avant de filer compter les moutons ? C’est simple : il suffit de tomber sur LA soirée qu’il fallait, avec rien de moins que trois événements majeurs au programme…