130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

En cours de lecture

Les Enténébrés, Sarah Chiche

Les angoisses de milieu de vie me passionnent – aussi – en littérature. De sorte qu’en me fiant à quantité d’avis enthousiastes de lecteurs fiables, j’étais voué à lire Les Enténébrés, lauréat du prix 2019 de la Closerie des lilas. Il n’est pas superflu de rappeler ici qu’il s’agit une récompense exclusivement féminine, alors que mes goûts me portent très majoritairement vers les auteurs à chromosome Y, comme me le fit remarquer une observatrice affûtée...

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Péquenots, Harry Crews

Quel que soit son engagement dans le polissage du texte qu’il publie, un éditeur est un fabricant. Il conçoit et produit un objet. Et Péquenots, recueil de chroniques de Harry Crews publiées dans Esquire et Playboy de 1974 à 1977, a tout de l’objet parfait, puisque son design dit tout de son contenu. Une méchante couverture en carton gris, juste assez rugueuse sous la pulpe des doigts, la première ornée d’un titre rouge qui tranche sur une trogne en noir et blanc. Et quelle trogne : relief accidenté accrochant l’ombre mieux que la lumière, yeux plissés, moustache fournie et barbe drue, l’expression indéchiffrable du type que vous dérangez sur son territoire, sans bien savoir s’il vous offrira de son whisky ou s’il vous collera son poing sur le nez en guise de bienvenue.

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New Iberia blues, James Lee Burke

Voici un an, je vous faisais part de ma délectation de lecteur assidu de James Lee Burke une fois refermé le 21eme tome de la saga de Dave Robicheaux, alter ego policier de l’auteur et son protagoniste le plus attachant, avec la satisfaction de savoir entamée la traduction de l’épisode suivant. Alors que je viens d’achever la lecture de New Iberia blues, l’exact même papier ferait presque l’affaire, et la version française d’A private cathedral devrait égayer la rentrée de janvier prochain...

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La classe et les vertus, Frédéric Roux

J’ai beau l’avoir découvert voici très peu de temps, Frédéric Roux m’inspire assez de sympathie pour arriver à ne même pas le jalouser. La faute à sa gentillesse, sans doute, de celles qui vous font chiader vos réponses aux questions d’un blogueur au lectorat étique. Pire, le fait qu’il ait signé LE livre que j’aurais voulu écrire ne m’inspire pas la moindre acrimonie. Pensez donc : un bouquin sur un combat de boxe qui m’obsède, écrit comme on fignole une dentelle au fuseau en écoutant des perles de Tamla Motown, et dont la quatrième de couverture atteste que même Augustin Trapenard en a dit du bien dans Elle – NB : qu’il dise du bien de quoi que ce soit ne relève pas tout à fait du scoop, mais qu’il ait lu ce texte-là, oui...

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L'Esclave libre, Robert Penn Warren

L’année 2020 aura vu l’éditeur américain Walker books refuser la traduction d’Alma – Le vent se lève, du Français Timothée de Fombelle, au motif que ce dernier y aborde le thème de l’esclavage de sa propre perspective d’homme blanc, soit un flagrant délit d’appropriation culturelle insupportable aux yeux de certains. Qui pis est, en adoptant le point de vue doublement étranger d’une petite fille africaine. Considérant notre propension à intégrer toujours plus vite les nouveaux dogmes culturels venus d’Outre-Atlantique, gageons qu’une prochaine réédition française de L’Esclave libre, de Robert Penn Warren, reste passablement hypothétique. D’un profil comparable à celui de Fombelle, le triple prix Pulitzer y adopta en effet une démarche assez similaire, visant cette fois un public adulte. Le forfait date déjà de 1955, mais le propre de la cancel culture contemporaine est de réfuter l’idée même de prescription.