130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

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Shadow Box, George Plimpton

Imaginez la scène : nous sommes dans un club de boxe de Manhattan qui fleure bon le renfermé, le vieux cuir et la transpiration, en 1959. Devant un parterre intrigué et rigolard, le champion du monde des poids mi-lourds se livre à une exhibition de trois rounds contre un échalas pâlot qui ne connaissait rien au noble art encore trois mois auparavant, souffrant d’un syndrome de réaction sympathique à la moindre gifle – autrement dit, d’incontrôlables crises de larmes. L’inconscient en question se nomme George Plimpton, et le récit de son défi abracadabrantesque à Archie Moore ouvre Shadow box, récit de quinze ans d’observation méticuleuse et fascinée d’un des âges d’or de la boxe, de l’ascension du jeune Cassius Clay vers le titre mondial des lourds jusqu’à sa formidable reconquête, une fois devenu Muhammad Ali, par une nuit zaïroise d’octobre 1974...

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Des raisons de se plaindre, Jeffrey Eugenides

Le dernier festival America de Vincennes nous gratifia d’une soirée de prestige, à laquelle participèrent quatre lauréats du prix Pulitzer de la fiction, animée par un François Busnel peigné comme jamais. Face à une assistance fournie, le carré d’as resplendissait, chacun flanqué d’un traducteur et assumant son rôle à la perfection. Tout à droite, le benjamin et beau gosse Colson Whitehead, dreadlocks, port altier et verbe assertif. Puis Richard Russo, affable doyen s’exprimant pour l’essentiel par anecdotes amusantes. De l’autre côté du maître de cérémonie, Michael Chabon, indéfectiblement enthousiaste et reconnaissant d’avoir été admis dans l’Olympe des lettres américaines. Enfin, Jeffrey Eugenides, archétype du professeur de Princeton en veste en tweed et pantalon de velours, le moins causant des quatre, grand front et regard affûté, délicieusement pince-sans-rire.

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Soif, Amélie Nothomb

Je n’avais, jusqu’à présent, jamais rien lu d’autre d’Amélie Nothomb qu’une longue interview accordée à la Revue du Vin de France, dans laquelle elle confie ses habitudes de grande amatrice de champagne. Il y est notamment question de la façon dont elle n’entame chaque bouteille qu’en s’étant assurée d’être assoiffée. Ainsi, selon elle, l’expérience gagne encore en suavité pure. Puisque la soif est pour Amélie Nothomb une pulsion de vie quintessencielle, et qu’elle fut l’ultime désir exprimé par le Christ sur sa croix, je n’ai guère été surpris que le nom de cette sensation fût le titre du roman de l’année de la prolifique auteure belge, consacré cette fois au mystère de l’incarnation...

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Tous des malades

Pendant près de vingt ans, j’ai appartenu à la catégorie des Français qui ont le moins à perdre, dans une grève des transports : celle des cadres salariés. Peu de risques d’y laisser son job ou son pognon, tout juste deux ou trois réunions à déplacer, la possibilité de travailler depuis chez soi. Au pire, ça m’en touchait une. Et, dans le récurrent chaos tricolore, ce confort-là valait son prix...

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Comme il aimait

Je suis devenu fan du Racing Club de Lens lors de la saison 82-83. Parce que je voulais mon club à moi, que mon frère aimait Saint-Étienne, que l’OM était en D2, que Lens avait la même tenue Europe 1 que les cadors du FC Nantes – substituant juste le rouge au vert -, que l’équipe d’alors avait de la gueule et que les joueurs, dont mon idole moustachue Daniel Xuereb, irradiaient d’une classe folle...