130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

En cours de lecture

Soif, Amélie Nothomb

Je n’avais, jusqu’à présent, jamais rien lu d’autre d’Amélie Nothomb qu’une longue interview accordée à la Revue du Vin de France, dans laquelle elle confie ses habitudes de grande amatrice de champagne. Il y est notamment question de la façon dont elle n’entame chaque bouteille qu’en s’étant assurée d’être assoiffée. Ainsi, selon elle, l’expérience gagne encore en suavité pure. Puisque la soif est pour Amélie Nothomb une pulsion de vie quintessencielle, et qu’elle fut l’ultime désir exprimé par le Christ sur sa croix, je n’ai guère été surpris que le nom de cette sensation fût le titre du roman de l’année de la prolifique auteure belge, consacré cette fois au mystère de l’incarnation...

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Tous des malades

Pendant près de vingt ans, j’ai appartenu à la catégorie des Français qui ont le moins à perdre, dans une grève des transports : celle des cadres salariés. Peu de risques d’y laisser son job ou son pognon, tout juste deux ou trois réunions à déplacer, la possibilité de travailler depuis chez soi. Au pire, ça m’en touchait une. Et, dans le récurrent chaos tricolore, ce confort-là valait son prix...

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Comme il aimait

Je suis devenu fan du Racing Club de Lens lors de la saison 82-83. Parce que je voulais mon club à moi, que mon frère aimait Saint-Étienne, que l’OM était en D2, que Lens avait la même tenue Europe 1 que les cadors du FC Nantes – substituant juste le rouge au vert -, que l’équipe d’alors avait de la gueule et que les joueurs, dont mon idole moustachue Daniel Xuereb, irradiaient d’une classe folle...

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Né d'aucune femme, Franck Bouysse

Les élèves qui clament avoir « tout loupé » avant chaque dix-huit sur vingt suscitent immanquablement l’ire de leurs condisciples. Le « peut mieux faire », lui, a coutume d’agacer ceux qui liront sa copie. Poussif jusqu’en fin de trimestre, le bougre a l’art de mettre le coup de collier qui convient pour réussir, à points comptés, son examen. S’il est impossible de lui refuser la moyenne, passé l’ultime paragraphe, c’est bien la frustration qui prédomine. Dès lors, l’inviter à faire mieux n’a rien de condescendant : l’appréciation suppose qu’on lui reconnaisse un talent certain. Une fois refermé Né d’aucune femme, dernier roman de Franck Bouysse largement salué dans la blogosphère littéraire, je n’ai pu m’empêcher de tâtonner à la recherche du feutre rouge que je ne possède pas.

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Ronce-Rose, Éric Chevillard

Sans doute est-il délicat de rencontrer un auteur au travers d’un pur exercice de style, miroir forcément déformant d’une langue et d’une voix. Ronce-Rose fut pourtant mon premier livre d’Éric Chevillard, auteur qui m’intriguait depuis ma découverte de la haute estime en laquelle le tient Pierre Jourde. Il fut récemment l’auteur d’une critique remarquée du Monde dans laquelle il régla son compte à un autre Éric, Neuhoff celui-là, récent lauréat du Fémina essais et pilier de l’édition cinéma du Masque et la Plume (« On ne sait ce qu’il faut préférer, du tâcheron qui donne poussivement son maximum ou du cynique qui torche ses cent cinquante pages d’une main en agitant mollement de l’autre l’éventail de billets de son à-valoir »). Passons...