130 livres

130 livres

Littérature, boxe anglaise et parfois les deux à la fois

Antoine Faure

Des chroniques de livres nouveaux ou anciens, essentiellement en littérature française ou américaine, et des émissions sur l'actualité et l'Histoire de la boxe anglaise. NB : les sujets sur la boxe sont regroupés en Saison 1, les sujets "Divers" en Saison 2. Textes disponibles sur www.130livres.com

En cours de lecture

anéantir, Michel Houellebecq

Michel Houellebecq fut d’abord un poète, puis un romancier captivé par le destin de l’espèce humaine avant de devenir une institution goncourée puis, le 7 janvier 2015 coïncidant avec la sortie de Soumission et le mouvement des Gilets Jaunes succédant à celle de Sérotonine, l’oracle à parka d’une social-démocratie française enchaînant les crises et les angoisses existentielles. On le confond d’autant plus facilement avec Elizabeth Teissier que ses romans sont désormais publiés en début d’année. La maison Flammarion décréta le silence médiatique sur son nouvel opus, anéantir, jusqu’au 30 décembre dernier, la parution elle-même étant programmée une grosse semaine plus tard. Depuis longtemps déjà, avide d’accéder en exclusivité aux prédictions du mage Michel, le monde des amoureux des belles lettres françaises se refilait sous le loden la version .pdf dudit roman garanti sans Covid ni guère de réchauffement climatique – hormis ceux qui eurent l’insigne honneur de s’en voir adresser un exemplaire papier aux caractéristiques techniques stipulées par l’auteur en personne, inspiré de l’édition allemande et de l’album blanc des Beatles, calé sur le nombre d’or et intégrant plusieurs illustrations intérieures, le tout justifiant apparemment son prix de 26 euros en librairie…

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Petit pays

Cinq ans après une rare moisson de médailles olympiques en amateurs, la France est officiellement devenue quantité négligeable sur la scène pugilistique professionnelle. C’était ressenti depuis longtemps, mais le constat aura rarement été plus désespérant qu’en cette année 2021 riche en coups d’arrêts pour les locomotives tricolores. Il ne s’agit pas d’accabler nos champions vaincus par meilleurs qu’eux (Nordine Oubaali, Maiva Hammadouche), nos guerriers vétérans rattrapés par les années (Carlos Takam, Hassan N’Dam) voire nos espoirs s’inclinant d’un cheveu sur terrain adverse (Dylan Charrat, Bilel Jkitou). Tous eurent en commun de devoir aller chercher loin de leurs bases des adversaires et des bourses dignes de leur talent...

En cours de lecture

La France sous nos yeux, Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Alors que l’on passe à peine la mi-décembre, la pesanteur des débats et analyses autour de l’élection présidentielle accable déjà l’électeur potentiel, fût-il de bonne volonté. Il est beaucoup question d’egos et au moins autant de calculs politiciens, on évoque quelques premiers éléments programmatiques destinés à faire le buzz et chaque camp en présence pose sur le pays un diagnostic biaisé qui légitime ses propres parti-pris idéologiques – bien des sociologues d’aujourd’hui ne procèdent pas autrement. Or avant de se rallier à l’un ou l’autre des panaches agités sous nos nez d’internautes et téléspectateurs, il importe de comprendre de quel pays il est question, au-delà des perceptions biaisées ou parcellaires qu’on nous assène si volontiers. Charles Péguy faisait sienne l’impérieuse nécessité de « dire ce que l’on voit et, ce qui est plus difficile encore, de voir ce que l’on voit », jamais plus d’actualité qu’en année pré-electorale.

Une telle entreprise requiert de la patience, un esprit de synthèse combiné à la connaissance approfondie des territoires qui font la France, et la volonté d’étayer ses constats par une grande variété de données à la fois précises et originales – de la cartographie des piscines implantées sur la commune de Saint-Maximin-La-Sainte-Baume (83470) ou du taux de pénétration des grands titres de PQR sur Twitter aux extraits des romans des très observateurs (et divergeants) Michel Houellebecq et Nicolas Mathieu. Jérôme Fourquet, auteur de L’Archipel français et directeur du département Opinion à l’IFOP, s’est ainsi associé au journaliste « spécialiste des modes de vie et des questions territoriales » Jean-Laurent Cassely pour proposer La France sous nos yeux, 477 pages et 845 grammes d’analyses et recoupements garantis sans jugements de valeur ni agenda politique inopportun – il appartiendra à chacun d’en tirer ses propres interprétations, opportunes ou non.

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Terence Crawford vs Shawn Porter : le menton ne saurait mentir

Les Américains les appellent les « championship rounds », ces trois reprises de la fin d’un combat prévu en douze, celles à deux chiffres, les neuf minutes où les règnes s’achèvent ou se perpétuent. Les boxeurs y parviennent dans un état de fatigue intense, les muscles gorgés d’acide lactique, ivres de la douleur des coups encaissés, épuisés nerveusement par l’effort d’attention, le conflit permanent entre réflexes et choix tactiques, le mélange de peur et de haine pure qu’il faut contenir à tout prix...