Black Sabbath, c’est un nom surgi du passé, vaguement sulfureux, qu’on associe beaucoup à un chanteur devenu vedette de télé réalité superbement gênante et prénommé Ozzy.
Ceux qui savent, savent. On parle surtout des inventeurs de la première grammaire complète du heavy metal, un album à leur nom sorti en 1970 qui assemble enfin toutes les pièces d’un puzzle issu du bouillonnement des deux années qui précédèrent : l’énervement cradingue expérimenté par les Beatles eux-mêmes sur Helter Skelter, les solos déments de Jimi Hendrix, le hard rock furieux des Londoniens de Led Zeppelin et Deep Purple, le son pachydermique des Américains de Blue Cheer et Iron Butterfly, l’occultisme assumé des rockeurs psychédéliques de Coven, etc. La fin des illusions des Sixties et la montée d’un pessimisme souverain sur fond de guerre du Vietnam et de menace nucléaire fit le reste. Si la jeunesse était désormais friande de films d’horreur, pourquoi ne pas lui proposer un rock n’roll du même tonneau ? Tel fut littéralement le pari gagnant du groupe....