La science ayant fixé à 25 ans le seuil au-delà duquel n'évoluent plus guère les goûts musicaux, mes chances de convertir le lectorat du présent blog au heavy metal sont modérées à faibles. Mais me croire dissuadé d'une quelconque entreprise au seul prétexte qu'elle est sans espoir reviendrait à me connaître mal. Toujours en redescente du Hellfest, et à force de bâfrer ce qui fit l'essentiel du contenu de mes minicassettes d'antan, il m'apparaît plus urgent qu'à l'accoutumée d'expliquer pourquoi ce penchant peu consensuel, tels les abats ou l'oeuvre du tennisman Ivan Lendl, ne me quittera sans doute jamais. Qui sait, d'ailleurs, si la redécouverte d'un ou deux des titres qui suivent ne révèlera pas à eux-mêmes quelques Mesdames ou Messieurs Jourdain, amateurs d'un vieux riff ou d'une antique mélodie sans savoir qu'ils les doivent à un bon vieux groupe de hardos ?

Car il ne sera pas question ici de death metal, black metal ou metalcore, les rejetons les moins fréquentables de la grande famille du heavy metal, à écouter entre initiés au fond d'une crypte, d'une forêt lapone ou d'un complexe de traitement de déchets nucléaires. Promis, on trouvera sans peine dans la composition de ces fameuses pépites de bons gros morceaux du rock n'roll d'antan, certes amplifié, distordu ou accéléré à la diable. Être fan de ces groupes-là ne relevait pas - seulement - du voeu pieux de viriliser son image à peu de frais. C'était aussi, à supposer que l'on appréciât pour lui-même le son intense d'une corde tendue puis grattée sur un appareil électrique, kiffer une putain de musique jouissive et puissante à t'en faire valser les grelots. Loin, très loin de l'eau de vaisselle à peine trouble si prisée par les petits clous du Top 50.

Voici donc une sélection de 10 tubes et autant de groupes mythiques, plus une manière de bonus track. Que de la très bonne bonne came, garantie (presque) audible aux tympans délicats. Et que du live, parce que c'est mieux ainsi. De quoi expliquer simplement pourquoi eux, pourquoi moi - et peut-être vous.