Question pour ceux qui suivent : un roman sur la vie d’un universitaire américain, enseignant la littérature, irrémédiablement seul de ses premiers pas au crépuscule de sa vie, insatisfait par essence et porté sur le sexe et divers questionnements intimes sur l’existence, un roman chroniqué sur ce blog, qui plus est, est forcément de… Perdu, son auteur n’est pas Philip Roth, mais Robert Penn Warren, dont je vous accorde volontiers qu’il fait l’objet d’une autre de mes fixations de lecteur entre-deux-âges.

Si l’on substitue la pesanteur de l’appartenance au Sud profond à celle de la judaité et que l’on ajoute un bon trait de lyrisme et d’intérêt pour la nature, plusieurs oeuvres éminemment rothiennes ressemblent fort à Un endroit où aller, dernier roman de Robert Penn Warren, écrit à l’âge de soixante-douze ans. Il s’agit des mémoires narrées à la première personne de Jed Tewksbury, dont le titre indique opportunément qu’il fut toute sa vie un déraciné.