On peut ne pas aimer les chats et reconnaître l’intérêt qu’il y a parfois à dérouler une pelote de laine jusqu’au bout. Supposez que Hunter S. Thompson soit l’un de vos auteurs favoris, et qu’une fois son oeuvre dûment digérée vous braviez le mur de la langue pour lire un recueil de ses interviews en VO. Au détour d’une réponse, ce passionné de politique et admirateur fervent des plus grands romanciers de ses compatriotes confie que Tous les hommes du roi, d’un certain Robert Penn Warren, est son ‘roman politique préféré’.

Connaissant l’individu, il y a gros à parier que vous teniez ce que fut son véritable livre de chevet, plus encore que Gatsby le magnifique ou L’adieu aux armes, chefs d’oeuvres universels que le bougre tapa mot pour mot à la machine afin d’apprendre à écrire comme les plus grands. De quoi piquer la curiosité du vrai fan de ‘HST’, et inciter à rechercher une copie de Tous les hommes du roi, certes récompensé du Prix Pulitzer en 1947, mais toujours méconnu en France. Béni.e soit donc Monsieur Toussaint Louverture, la maison à laquelle nous devons l’actuelle édition française de cette oeuvre inclassable d’un critique et poète né en 1905 dans le Kentucky – d’ailleurs un point commun avec Thompson.