L’amateur éclairé lit des biographies de rock stars pour un shoot prolongé de sex, drugs & rock n’roll, dont il retient essentiellement les deux premiers aspects. Saluons donc le pragmatisme du quatuor angeleno de Mötley Crüe, accompagnés du prête-plume Neil Strauss, à l’heure de façonner le récit monumental de leurs 20 premières années de carrière : il est fort peu question de musique dans les 583 pages de The Dirt, référence incontestée du genre qui aurait aussi pu s’intituler Outrances et conséquences. Réglons ainsi d’emblée la question musicale avant de se frotter à tout ce qui suinte ou qui croustille : on doit à Mötley Crüe l’explosion du glam metal au début des années 80. Au glam rock de la décennie précédente, le courant emprunta maquillage, laque à cheveux, décadence du propos et refrains catchy d’inspiration pop ; au heavy metal, le son lourd et les amplis poussés à 11...