Souvent, les boxeurs meurent trop tôt. Parce que la violence du ring les a usés, ou parce qu’elle a fini par faire partie d’eux. Le plus exigeant des sports fait de bien vilains vieux, quand il laisse à ses champions le soin de vieillir, tout court. Si ce n’est pas la boîte à fusibles qui déclare forfait, sur un coup ou après cent mille, c’est parfois une balle qui vient solder l’affaire. À l’occasion, la boxe ne se prive pas non plus d’une ironie macabre. Demandez à l’obscur journeyman Brad Rone, foudroyé par une attaque alors qu’il combattait pour payer les obsèques de sa mère. Ou bien à l’immense Pernell Whitaker, percuté avant-hier par une voiture à l’âge de 55 ans, lui que les meilleurs pugilistes des années 80 et 90 peinèrent à effleurer de leurs poings.