Sans même évoquer le peu de considération accordé chez nous à la littérature de genre, être à la fois français et amateur de polars peut devenir à la longue une expérience douce-amère. On se régale tantôt d'auteurs dont on apprécie autant le travail sur notre langue que des intrigues et une lecture du monde qui nous sont proches - pour rappel, le dernier Hervé Le Corre est excellent -, tantôt d'épais "page-turners" énormes par leur ambition et leur complexité... mais jamais des deux à la fois. Parce que la seconde catégorie est forcément américaine, plus ou moins bien traduite de surcroît. On ferait donc facilement son deuil de l'idée d'un méta-polar à la française.

Le remède à cette triste résignation tient en trois lettres : DOA, pour Dead On Arrival, hommage à un mythique film noir des années 50. C'est le pseudonyme d'un auteur lyonnais dont la Série Noire a sorti en mars 2015 puis octobre 2016 les deux volets de ce qui restera peut-être comme son magnum opus : Pukhtu (primo et secundo).