Cous de bouledogues posés sur des épaules d’enclumes et des torses de barriques, engoncés dans des chemises de designers et des vestes en tweed cintrées au-delà du raisonnable, cheveux tondus de la nuque jusqu’en haut des tempes, et structurés au-delà en une mèche cirée de frais, barbes taillées au cordeau, tout ce que Londres compte de lads intéressés à la chose pugilistique – et capables de s’offrir un billet pas donné – était de sortie samedi soir au stade de Wembley. Une petite minorité venaient accompagnés d’épouses et de compagnes souvent juchées sur d’interminables talons dorés ou argentés, maquillées au pistolet et drapées dans des tissus légers livrant peut-être un peu trop d’elles à la fraîcheur du printemps londonien.

Le jeune et télégénique promoteur Eddie Hearn l’avait bien compris à l’heure de réserver une enceinte aussi gigantesque qu’emblématique : mes 80.000 potes d’un soir (90.000 spectateurs au total étaient annoncés) n’auraient loupé pour rien au monde cet événement social et prestigieux à la fois. Ils étaient là pour boire pas mal de coups, sympathiser virilement entre voisins de tribune, bramer à pleins poumons leur bonheur d’être là, et finalement voir un jeune talent local remettre en jeu ses titres mondiaux WBA et IBF des poids lourds contre un adversaire enfin digne de ce nom : Anthony Joshua contre Wladimir Klitschko