Comme son créateur Jo Nesbø, l'enquêteur Harry Hole - prononcer 'Harrry Houle' - est norvégien, quinquagénaire, aime le vieux rock, arbore un visage buriné et pose un regard acerbe sur les failles de son ancien pays de pêcheurs incultes, devenu grâce au pétrole une social-démocratie aussi riche qu'à la mode. Si le personnage principal de La soif reste à ce point attachant à sa onzième sortie, en dépit d'un goût pour l'autodestruction né d'une inaptitude au bonheur ruminée à longueur de pages, c'est que l'on ressent en permanence la profonde empathie de l'auteur.