Solitude et maladie ont marqué l’œuvre du valétudinaire Paul Gadenne, qui mourut familier des sanatoriums, et cet isolement aura sans doute contribué à son anonymat d’aujourd’hui, au point d’être considéré comme un secret trop bien gardé par des voix dignes d’être écoutées. Je dois ma découverte de l’auteur au blog de Juan Asensio , aux tweets enfiévrés d’Éric Naulleau ainsi qu’à la table sur laquelle un libraire de renom exposa La Plage de Scheveningen, peut-être son roman le plus fameux – donc parfaitement confidentiel vu de 2022 malgré tout. Qu’il soit publié à l’Imaginaire donne une indication fiable sur son statut (du moins aux yeux d’Antoine Gallimard) et son degré d’exigence, raisonnablement élevés tous les deux. On n’aborde ces lectures-là qu’avec un certain respect mêlé de la crainte légitime de passer à côté… voire en dessous. Qu’en fut-il donc ici ?