Dimanche matin, le camping que tu traverses en début d’après-midi pour accéder à Hell City est empreint d’une douce torpeur. La fatigue est palpable, les demarches ont raidi et quelques pattes traînent dans la poussière ambiante. Aux douches, la file d’attente s’allonge. Tout le monde n’est pas pressé de rempiler. Tu éviteras de les juger : eux n’ont pas pioncé dans un gîte, mais entendu diverses modulations du cri « APÉROOO » jusqu’à 6 du mat’, suivies par un choeur déchaîné de « Respectez les gens qui dorment ! » pour peu qu’un malheureux ait réclamé le silence. Le camping n’est certes pas une truc de touristes. Las, ton équilibre nerveux, ton bas du dos en balsa et l’accès facilité à des sanitaires te sont désormais trop précieux pour tenter l’expérience à l’âge que tu traînes. Et les plus hagards des visages croisés ne suscitent guère ta jalousie.