Le récit in extenso du premier Hellfest d’un festivalier de 43 ans, fan modéré de vieux heavy metal et sujet au mal de dos, qui dispose de 72 heures pour savoir s’il a bien fait d’y aller.

"Tu serais bien en peine de dire ce que tu fous vraiment là, au pied de la tour de la Défense où, l’an dernier encore, tu bossais en costard Paul Smith. Des fois qu’en jailliraient d’anciens collègues, tu t’es éloigné des portes à tambour. Pas parce que tu ne les aimes pas, mais parce qu’être repéré dans ton Tshirt Back in black, bien que très sobre dans son registre, te mettrait un peu mal à l’aise. La précaution vaut ce qu’elle vaut, vu que tu as boutonné par-dessus ton blouson de concert en jean noir. Celui que tu ne laves jamais, et dans les poches duquel tu gardes les places froissées de tes sorties culturelles les plus avouables. Il fait chaud, bordel. Le soleil pesant tombe à pic du haut de l’immeuble. Un endroit à la con pour un étrange rendez-vous. On est vendredi midi, il y a plein de foot à la télé, tu n’as pas passé un week-end tranquille avec ta femme depuis des semaines. Et tu attends la Citroën C4 sans clim’ qui t’emmènera au Hellfest..."