S’attaquer aux 1016 pages de 4321, de Paul Auster, sans avoir jamais lu la moindre ligne de l’auteur, s’apparente à une ascension du Tourmalet sans bien savoir si l’on aime le vélo. Le fait est que je m’en félicite.

Ce beau parpaing raconte l’histoire – ou plutôt les histoires – de Ferguson, descendant d’un ashkénaze d’Europe de l’Est passé par Ellis Island. En faisant varier certains détails de son environnement familial, notamment le destin du couple formé par ses parents Rose et Stanley, qu’ils deviennent riches, déclinent socialement, se séparent ou que l’un décède tôt, Auster crée quatre versions subtilement différentes du même personnage qui évoluent en parallèle, de la naissance à l’entrée dans l’âge adulte.